Le suicide des adolescents et des jeunes adultes est l’acte contre nature d’une jeunesse porteuse de vie et d’avenir. On élude vite celui de marginaux comme les prisonniers, les homosexuels ou les psychotiques. On fait la une, par contre, des rares suicides au travail. Un non-dit règne sur le suicide des vieillards, largement sous-estimé ou accepté comme libérateur, quand il ne serait pas légitime !Notre société a un rapport malsain, irrationnel et immature avec la mort et avec le suicide. Comme avec la vie. Un rapport perverti par certaines croyances religieuses, par l’indigence de l’enseignement philosophique à l’école et par une vie sociale très rude, déstructurée, trop matérialiste où la perte d’un idéal individuel et collectif se généralise.Il existe une véritable fascination pour le suicide. Il se pose alors la question de son acceptabilité par la société et surtout par les pouvoirs politiques, judiciaires et religieux puis par le pouvoir médical. A l’évidence, tous ces pouvoirs privent l’individu de cette liberté de choisir le lieu, le moment et les moyens de son départ. Mais peu accordent les moyens de se sauver à celui qui serait tenté de se donner la mort. Une prévention du suicide est cependant possible et elle est nécessaire, mais ne prend-t-on pas actuellement le problème à l’envers ?Cet ouvrage analyse ce phénomène et s’adresse à ceux qui restent. Il aborde les questions que le suicide pose et les réponses qui y ont été apportées. Afin de tenter d’en tirer des enseignements pour l’avenir. Freud classait de nombreux suicides parmi les « actes manqués ». Le suicidant est souvent dans l’ambivalence, fréquemment habité par le désir d’un brutal et profond endormissement pour renaître. Qu’il soit ou non mû par l’intention inconsciente de survivre, ne faut-il pas l’y aider ?