Le servage vient d'être aboli : un vent de réformes souffle en Russie, et alimente un conflit de génération entre pères et fils.Nicolas et Paul Pétrovitch, des propriétaires terriens traditionnalistes, entendent résoudre les problèmes du pays par une révolution libérale inspirée du modèle britannique. Quant aux jeunes Arcade Pétrovitch et Eugène Bazarov, tout juste rentrés chez leurs parents après leurs études, ils sont animés par une haine des réformes. Fervents nihilistes et prêts à tout remettre en question, ils ne jurent que par la destruction de l'ordre et la négation. Mais la vision du jeune Bazarov sera remise en question le jour où il tombera amoureux d'une jeune noble aux valeurs radicalement éloignées des siennes...Ce roman social déclenchera de vives polémiques à sa publication en 1866. En plus de révéler un conflit politique, Tourgueniev décrit l'apparition en Russie d'une nouvelle génération dont l'esprit allait mener à la Révolution de 1917. Le personnage de Bazarov a inspiré Fiodor Dostoïevski dans son roman « Les Démons ».Ivan Sergueïevitch Tourgueniev (1818-1883) est un écrivain russe. Né d’une famille noble, tout oppose le père à l’écrivain. Son indignation contre les injustices sociales est déjà présente dans les écrits et les pensées du jeune Tourgueniev. Pour s'émanciper, Tourgueniev s’initie à la chasse et la poésie. À la mort d'Alexandre Pouchkine, il traduit quelques-uns de ses poèmes aux côtés de Prosper Mérimée. Tourgueniev voyage beaucoup (France, Saint-Pétersbourg, Angleterre). En 1850, alors qu’il fréquente George Sand en France, Nicolas Ier exige le retour des Russes expatriés. Il retourne en Russie, et publie en 1850 « Mémoires d’un chasseur » qui lui vaudra la prison pour ses critiques du servage, et ses positions occidentalistes. Libéré au bout de quelques années, il partira de nouveau pour la France où il fera la rencontre de Flaubert, Zola, Prosper Mérimée, Alphonse Daudet, Jules Vernes.