Si vous avez aimé la tendresse de Pagnol et la cocasserie de Marcel Aymé vous ne pourrez pas ne pas aimer l’attachant livre de Guy Biraud. C’est le plaisir de s’enfoncer voluptueusement dans les joies de l’enfance et de partager quelques heures de bonheur avec le lecteur. Vous y retrouverez les sortilèges d’un village des années 30, les enchantements d’un petit garçon qui grandit à l’affût des mystères du bocage vendéen peuplé de légende et de bêtes sauvages, la vie d’une bourgade avec ses artisans, l’école de Jules Ferry, l’église toute puissante, l’arrivée du modernisme. Village alors plus près du moyen âge que d’Internet. Les filtres d’amour des sorcières avec les secrets du grand et petit Albert où se mêlent la bave du crapaud aux sèves de la salamandre. Les premiers baisers volés, la découverte du premier sein roulant sous ses doigts. Vous le retrouverez à Paris avec l’arrivée des congés payés et sous l’occupant allemand. Son enfance est morte avec la guerre mais un monde nouveau s’éveille : l’âge d’homme et la réalisation de son rêve, la création de son musée de la communication dans une folie 18e : « Ouvrez le sur votre oreiller vous verrez se lever l’aurore. », A. de Musset Et comme Georges de Caunes vous direz : « J’ai eu douze ans pendant 2 heures ».