L'homme interdit de Eugênio Giovenardi, est le récit romancé d'une période cruciale de la vie de l'auteur. Il raconte les vicissitudes et les péripéties d'un jeune homme en quête de liberté de penser et de désirer sans l'orientation d'une institution. Le destin conduira Juliano au séminaire pour faire de lui un prêtre de l'Église catholique. À l'éducation reçue dans l'enfance, dans une famille pieuse, vint s'ajouter la pratique disciplinée de prières quotidiennes, entrecoupées d'études philosophiques, morales et théologiques.
Qui lui donna la force de questionner le fonctionnement et la doctrine d'une institution millénaire ? Formellement convaincu de ses engagements au sein du régime monastique, Juliano, ayant pour pseudonyme Leonardo, se dédia avec ferveur à l'alphabétisation de dockers sur les quais du port, au service social et religieux de la Prison Modèle du Partenon, à l'organisation des paysans Sans-Terre et d'habitants de quartiers abandonnés par le service public.
Rébellion, appels à la transgression, doutes sur des vérités dogmatiques, contestation de rites formels, plaintes sur l'amour réprimé, imposition de l'autorité indiscutable, tourmentaient le cœur inquiet de Juliano. Il est sûr de ses doutes et cherche des réponses.
En traversant l'océan, de Rio de Janeiro à Lisbonne, sur le transatlantique Eugenio C., il découvre un autre monde. Se joint aux passagers qui pendant six jours se croiseront dans les coursives, fréquenteront le restaurant, les salles de jeux et de jour, le pont ensoleillé. À la proue du navire, Juliano pointe sa boussole vers un port qui s'approche.
À Paris, dans les ruelles médiévales de la Rive Gauche, Juliano récupère, au bout de trois ans, la liberté d'être un homme commun, sujet aux incertitudes, à l'instabilité et aux imprévus de l'amour et de la vie.