Pour le poète Joachim Du Bellay, Rome avait l'allure d'un doux rêve : un passé toujours en vie dans une ville à la culture rayonnante. Et pourtant, ses regrets l'ont éveillé d'un voyage qui se voulait onirique. Rome est l'enfer, et sa patrie une source d'inspiration inépuisable. Dans la déception est né un virtuose de la plume ; une voix poétique encore de nos jours chantée.Joachim Du Bellay (1522-1560) est un poète français né en Anjou. Ses parents meurent alors qu'il n'a que dix ans. Il est élevé par un frère ainé négligeant. En 1546, il part étudier le droit à l'université de Poitiers. Un an après, il rencontre Pierre de Ronsard qu'il rejoint à Paris, au collège de Coqueret. Ils forment la Pléiade avec quatre autres membres. Il écrit en 1549 «Défense et illustration de la langue française» qui expose les idées des poètes de la Pléiade. Après avoir écrit le recueil de sonnets «L'Olive», il se rend à Rome pour accompagner le cardinal Jean Du Bellay à la cour pontificale. Son expérience en Italie le déçoit profondément. Il écrit en 1558 «Les Regrets», bilan de son voyage, et qui contient son sonnet le plus célèbre: «Heureux qui comme Ulysse».