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L'Amour et le Sang

L'Amour et le Sang

  • Autor: Benak
  • Número de Páginas: 1
  • Editora: Benak
  • Idioma: Francês
  • Data de Lançamento: 17/08/2021

Sinopse

S'étirant telle une enfant qui avait trop et très bien dormi, Mounia se réveillait. Féline, elle quitta le lit. Elle était souple et jolie dans sa petite nuisette bleue. Elle chancela, faillit tomber, se ressaisit in extremis puis se dirigea droit sur la salle de bain. S'endormant tôt ou tard, elle se levait toujours à sept heures précises obéissant à un automatisme dont le mécanisme était huilé par tant d'habitude et tant d'années. À sept heures pile donc, son horloge interne venait la tirer de son endormissement en lui intimant l'ordre de se réveiller ; ses yeux de gazelle trahie s'ouvraient d'abord à demi avant d'investir complètement la chambre et la réalité. Il lui arrivait de ne pas quitter le lit tout de suite ; elle les refermait alors, en s'abandonnant totalement à la douceur des draps et à la texture de sa peau pour sombrer dans un sommeil profond qui ne prenait fin qu'aux alentours de midi. En se brossant les dents pour rafraîchir sa bouche et chasser éventuellement la mauvaise haleine, elle risqua un œil sur la grande glace accrochée au mur. Elle trouva une femme assez belle. Les cheveux châtains étaient coupés court avec une frange qui venait souligner un front magnifiquement lisse et serein ; il s'accordait harmonieusement avec les petits yeux clairs d'où s'échappait un regard doux qui la remplissait d'aise et de réconfort. Le nez presque enfantin ajoutait à son charme féminin une touche agréable d'innocence. La brosse greffée au coin des lèvres lui donnait un air comique et niais. Elle se rinça le visage et se regarda de nouveau, fière d'elle-même. Satisfaite de l'examen, elle se permit un sourire si bien articulé que le rendu fut extraordinaire. En effet, sa bouche était sensuelle. Ses lèvres étaient nues dans leur charme conquérant qu'accentuait un grain de beauté à la commissure droite, juste au-dessus du menton. Celui-ci, frêle et désarmé devant tant de délicatesse, abandonnait un cou fragile à son impuissance...Toutefois, lorsqu'elle apparut à contre-jour dans l'embrasure de la porte, il eut l'impression qu'elle émergeait d'une aquarelle tant sa silhouette était gracieuse et harmonieusement dessinée. Il en eut le souffle coupé. Son esprit involontairement sollicité n'eut que le temps de percevoir la beauté de la ligne et la grâce de la démarche quand elle prit la peine de faire les premiers pas vers lui. Il nota tout de suite l'aisance avec laquelle elle se déplaçait. Elle glissait, eut-on dit, sur un coussin d'air tant l'allure était légère. Dès que la porte se fut refermée sur la lumière du jour, elle apparut enfin dans toute sa splendeur. Il fut tellement subjugué par son charme et son élégance qu'il s'était replié sur lui-même. Toute sa personnalité en alerte, il se retrancha derrière la barricade de l'indifférence feinte et pleine d'artifices. Heureusement qu'il portait des lunettes assez sombres, autrement ses yeux l'auraient trahi. Elle ne pouvait donc les voir ni déceler le regard qui se délectait du beau paysage bleu. Le tailleur moulant admirablement son corps se passait bien de toute description tant, il était à lui seul toute une gamme de suggestion. Ce n'est qu'à l'instant où elle fut tout près de lui qu'il eut la condescendance d'ôter ses verres.