Le mot, le langage sont, par définition, sources de diverses interprétations, et il est plus que fréquent que le destinataire d'un message se méprenne sur son contenu ou sur son intention. Cela est d'autant plus vrai et frappant en ce qui concerne la parole religieuse, qui peut générer des illusions grandes comme des empires. Aucune religion ayant gardé trace écrite ne semble avoir été épargnée par ces « errances » du langage, et certainement pas le bouddhisme.Les sutras bouddhistes en effet ont fait depuis des siècles l'objet des interprétations les plus éclectiques et les plus insensées, et c'est une puissante ambition d'en vouloir extraire la substance sans tomber dans le piège, parfois fort séduisant pour un néophyte, des illusions et des mensonges.C'est pourtant ce que le maître Xiao Ping-Shi a entrepris de faire ici. Sur un ton toujours très didactique et à l'appui de son érudition extraordinaire, il nous explique ce qui distingue les visions erronées des visions justes relativement à notre véritable nature et à la sagesse, mais aussi celles qui concernent les chemins de la pratique et, en particulier, les différents états de conscience supérieurs auxquels ils conduisent.Nous ne cacherons cependant pas au lecteur que cette conférence est d'une approche difficile et qu'il lui est impératif, avant de la commencer sérieusement, de se familiariser avec les termes proprement bouddhistes, dont il trouvera, à la fin de l'ouvrage, un lexique. Mais, s'il a le courage et l'audace d'aller jusqu'au bout, de persister solidement dans son effort de compréhension, nul doute qu'il en trouvera comme récompense une connaissance du bouddhisme plus approfondie que jamais, grâce à la très grande richesse contenue dans cette conférence.