Elle, Capucine, voyait les choses autrement. Enfant, elle s’était fait voler son pouvoir dans les abus sexuels dont elle ignorait l’importance de la blessure injectée… elle avait banalisé. Mais elle s’était toujours sentie incomplète, différente, à part des autres, et comment établir de lien ? rien n’avait été verbalisé et donc rien n’avait été conscientisé. Elle était demeurée une « infans : qui ne parle pas ». Alors, elle avait galopé comme un animal guidé par son seul instinct qui part à la poursuite de son maître et n’a de cesse que de l’avoir retrouvé… …Et cette boussole intérieure dont Capucine s’était sentie tellement démunie, si elle était tout bonnement là, tout à côté. Dans nos élans à écouter et à respecter, dans nos désirs à chérir et à conduire, qui sont là pour nous guider vers la découverte de notre être et nous aider à aboutir dans le grand voyage de notre vie. Sans doute la plus intense des aventures…. …Pour Wilhem Reich qu’elle avait étudié, il s’agissait de « restaurer la couche psychique profonde de l’homme car dans les profondeurs vivent et travaillent la sexualité naturelle, la joie spontanée du travail, la capacité d’amour. Cette couche est le noyau biologique de la structure humaine… » Si, par hypothèse, ce trésor gisait au plus profond de l’être humain, pourquoi ne pas prendre la route pour tenter de le découvrir et peut-être habiter son corps/esprit ? On aurait tout à gagner et dans le cas contraire pas grand-chose à perdre……Ce matin-là, sur le visage de Milred se dévoilait cette infime esquisse de sourire comme une complétude, il n’y avait plus rien à chercher, elle était rendue. Elle avait rejoint cette contrée insoupçonnée dont on revient différent à jamais pour qui l’a touchée. L’ailleurs meilleur existe bel et bien, il est non loin d’ici, il appartient à tout un chacun. Il y aurait-il un trésor occulté dans notre sexualité si ordinaire et souvent avilie ?...