Il peut être des lacs sans fond sous la braise. Des gouffres infinis. Invisibles. Espagne, milieu des années 30La vieille dame adossée à notre frontière secoue sa mantille noire et poussiéreuse. Il en tombe des miettes de drame. Un ferment. Une étincelle : Primerose et Emilio.France, milieu des années 60Elle est devenue l'un des piliers d'une maison de haute couture, il est la tête pensante d'une grande marque de voitures. Couple transpercé d'une passion vivace et admiré de tous, le gouffre au bord duquel s'agrippent leurs doigts a pourtant écorché leur chair à vif.Emilio à bout de bras, à bout d'efforts, regarde sa femme qui n'est plus que peau hérissée de verre...Avec le style si particulier qui nous avait conquis dans son premier roman, Le syndrome de la grenouille, Céline Giller emmène ici le lecteur dans une mécanique du drame et de l'intime, chassé-croisé entre deux époques, deux êtres, à travers une histoire indécise qui suspend le lecteur à la souffrance des personnages. Une merveille !La senestre (n.f.) : La main gauche. Du latin sinister, -tri : « gauche, qui est à gauche », « funeste », (manus) sinistra : « main gauche ».