<b>Résumé </b><i>La femme cent couleurs</i>, premier recueil de poésie de Lorrie Jean-Louis, nomme la race et la femme. <i>Speak White or Black!</i> La question ici est de porter la parole racisée. L’auteure interroge la posture de Michèle Lalonde et l’énonciation liée à une certaine poétique avant-gardiste. Elle refait la parole, parole des origines recommencée dans la rencontre et la beauté. Profondément féministe, La femme cent couleurs renaît ici ailleurs, sans injonction ni assignation.<b>Point de vue de l'auteure </b>« Je n’aime pas l’expression « les gens de couleur ». Moi qui aime tant les couleurs, je pense que cette expression est faussement bucolique, car il ne s’agit en fait que du Noir. Pour moi, cette expression devrait signifier que chaque jour je puisse décider de ma couleur ; vert, rouge, opale... C’est une façon détournée de nommer la race. La femme cent couleurs est venue m’habiter et il était clair qu’il fallait que je comprenne que c’était tout, CENT ou rien, SANS. Si on ne me les donne pas toutes, je n’en veux aucune. »<b>Extrait</b>Je viens de mes originesmes origines viennent de la merla mer boit toutje n’arrête pas d’arrivermoi l’étrangèrenoctambule des maréesj’arriveje ne finis pasje commenceje suis fatiguéela mer me recrache toujours<b>L'auteure </b>Née à Montréal de parents haïtiens, Lorrie Jean-Louis détient une maîtrise en littérature et également une maîtrise en bibliothéconomie. Elle a travaillé en enseignement, animation, lecture et édition. Elle collabore avec la revue<i>Liberté </i>. À présent, elle se consacre à l’écriture.