Dans cet essai, Yannick Legault analyse avec finesse la fonction stratégique de la pratique du roman autobiographique chez l’écrivain norvégien Knut Hamsun (1859-1952), récipiendaire du prix Nobel de littérature en 1920 et l’un des écrivains nordiques les plus connus dans le monde. À partir des romans Faim (1890) et de ceux de la « Trilogie du vagabond », composée de Sous l’étoile d’automne (1906), d’Un vagabond joue en sourdine (1909) et de La dernière joie (1912), il dévoile les moments charnières de la carrière de Hamsun, d’un programme moderniste vers une esthétique régionaliste.Les romans autobiographiques de Knut Hamsun sont issus de moments lors desquels l’auteur a donné une nouvelle direction à sa pratique d’écriture. Ce serait donc sur ce plan que l’on devrait rechercher l’objectif poursuivi, consciemment ou non, par Hamsun en écrivant ces romans : l’utilisation de ce genre littéraire peut être une stratégie apte à faire valoir de nouvelles esthétiques par la construction de figures d’auteur en fonction de l’état du champ littéraire.