«Bien que les pertes de mémoires étaient dorénavant apparentes, aucune hypothèse de maladies, Alzheimer ou autre, n’y était officiellement associée. L’état de Simone ne s’améliorait guère. Elle s’en rendait compte, son mari s’en rendait compte et ses filles aussi. Chacun s’évertuait à faire semblant que tout allait bien. C’était devenu un sujet tabou et le silence ne faisait qu’augmenter leur solitude. Cette attitude ne sous-tendait aucune mauvaise intention, mais seulement un désir profond de protéger Simone et la quiétude du clan familial. Habituellement fière de sa personne, l’ex-femme d’affaires portait de plus en plus souvent des vêtements souillés, négligeant de se changer et de mettre ses tenues de la veille au lavage. Il en était de même concernant les soins d’hygiène. »Au fil des ans, la maladie d’Alzheimer bouleverse la vie de Simone, celle de ses filles et de son mari. La dégénérescence cognitive, les changements physiques, de caractère et toutes les autres difficultés inhérentes à cette maladie obligent les membres de sa famille à vivre sa perte au quotidien. Ils font face à plusieurs décisions déchirantes relativement à sa dépendance grandissante. Leur deuil prématuré, ce deuil en blanc, est douloureux et omniprésent tout au long de l’histoire.La maladie de Simone ne se passe pas à l’écart du reste du monde. Les membres de sa famille sont touchés par d’autres deuils, leur vie étant aussi chargée d’épreuves. Malgré elle, Simone leur apprend à mieux vivre et à savourer l’instant présent.