Hélène ressentit une vive douleur aux tempes, un cri de femme déchirant hurlait « Mario ! » dans sa tête, comme un écho lointain. Marina venait d'entrer en elle et allait y ressurgir, toute sa vie, par périodes. Dans ces états seconds, la jeune femme parlait un dialecte italien jamais appris. Des images d'une autre époque l'assaillaient : une Fontana di Diavolo, des hommes en uniforme poursuivant un jeune homme en révolte, Mario, qu'elle aimait. Au « réveil », Hélène ne se souvenait de rien. Marina s'installa dans le corps, dans la vie d'Hélène, de plus en plus souvent, lui volant des pans entiers de son existence, la vivant à sa place. Lutte impitoyable de deux âmes pour un seul corps. Giovanni, intrigué par cette Française répétant le chant des pleureuses que sa grand-mère psalmodiait, dans ses Pouilles natales, décida de l'accompagner Au bout de sa souvenance. Y trouvera-t-elle la folie ou les vestiges d'une vie antérieure ?