Tôt ou tard, il faut savoir, s’arrêter et regarder en arrière, observer scrupuleusement les pas, les traces que l’on a laissé derrière soi. Les miennes me figèrent d’effroi.Devant tant de confusion, de maladresse, d’incompréhension, de malentendu, d’erreur et d’échecs sur tous les plans qui conduisirent à l’horreur ; je sombrais dans l’immobilisme le plus total et la peur de faire le moindre pas de plus, s’empara de mon être.Moi d’habitude si fonceur, plein d’idées et de ressources toujours en quête du mouvement, je me retrouvais à 40 ans sans espoir et père de 2 enfants rattrapé par un passé que je ne m’étais pas vu tisser.Saccagé, ravagé, figé et broyer par la main du ciel, « Aujourd’hui », devint alors une prison avec vue sur le monde dont la fonction première semblait être la destruction de ma nature vraie.« Il y a toutes sortes d’immobilités à part celle sereine de la montagne. Puisses-tu ne pas avoir celle de l’eau qui dort de peur que te fige la glace. »Oria - L’Evangile de la colombeIncapable d’en sortir et d’imaginer le moindre futur, ces 11 années à la table des fous me semblèrent une éternité.Quand Khalil Gibran écrit « Défaite, ma défaite, mon défi et ma connaissance de moi-même », je ne peux qu’approuver.La vie est un cadeau du ciel. Un voyage que certains entreprennent sans encombre, les doigts dans le nez, in the pocket.Pour d’autres, ce périple prend des allures de « synchronicité » générant conflits et souffrances porteuses de sens. Je n’ai pas su voir, je n’ai pas su conserver.Alors aujourd’hui, à 51 ans, je cherche, je cherche, je cherche encore demain tout en pensant à hier.