Dans cet essai, Pierre Vadeboncoeur met en scène une galerie de personnages publics ayant mis leur ingéniosité au service de la bêtise. Ce sont les grands imbéciles. Il s’agit de politiciens, d’entrepreneurs et de savants dont l’intelligence abdique devant les tâches qui lui incombent, et dans les mains desquels la raison est une arme pointée contre l’esprit public. En politique internationale, messieurs Bush et Cheney en sont de beaux spécimens. Monsieur Harper fait bonne figure en politique nationale, en compagnie de tous ceux qui, à gauche comme à droite, ont perdu le sens des réalités politiques et historiques du pays. Pour les Québécois, c’est cependant le retour du politicien provincial qui offre la variété la plus troublante du genre. Incarné à merveille par Mario Dumont, ce type de politicien, déplore l’auteur, présage un « retour à la nullité d’antan », avec sa démagogie, sa veulerie et ses compromissions.C’est, en outre, à l’exorcisme d’un tel revenant que nous convient la plume et la sagacité de Pierre Vadeboncoeur. On retrouvera avec joie dans ce recueil de courts textes la fougue, la profondeur et l’élégance des analyses politiques d’un essayiste dont la réputation n’est plus à faire.L’Académie des lettres du Québec honore Pierre Vadeboncoeur de sa plus haute distinction, la médaille de l’académie. Elle souligne ainsi la contribution de Pierre Vadeboncoeur à l’essor de l’essai comme genre littéraire au Québec. «L’essayiste, souligne Yvan Lamonde au sujet de l’auteur primé, qui valorise tant l’intuition du départ et qui maîtrise si bien l’expression analytique du propos, ne pouvait mieux pratiquer le genre et lui donner ses lettres de créances.»