Ils m'ont enfermé. Qu'est ce qu'ils désirent tant cacher ?Un ami prétend que je suis pourchassé par un monstre mythique des Philippines. Les monstres n'existent pas. Ni ici, ni de l'autre côté.Suspecter de meurtre un jeune divorcé refuse de voir sa vie sombrer plus avant.S'il n'était qu'un pion dans une lutte entre des puissances ambitieuses ? S'il existait un organisme secret qui considère le monde comme sa proie ? S'il existait un remède à la mort ?~~~~~~~~EXTRAIT~~~~~~~~En bas, dans ma boite aux lettres, le deuxième jeu de clef que je laisse au cas où ma fille viendrait à l'improviste avait disparu. Je n'étais alors pas en état de m'en inquiéter. Je suis descendu boire un remontant dans le bar en face. Encore deux heures à perdre. Quelques personnes s'accoudaient déjà au comptoir. À leur indifférence, leur façon de s'approprier l'espace, de s'interpeller les unes les autres, je supputais que c'étaient des habitués. Cette impression se confirma plus tard pour une majorité d'entre eux. Pas pour tous. Au fond, un groupe de jeunes parlait fort avec l'outrance que provoque parfois la timidité, je me fis la réflexion qu'ils étaient matinaux. Trop tôt pour être ici s'il ne sortait pas de quelques activités répréhensibles. Dans cette ambiance sereine, au milieu des odeurs rassurantes de l'encaustique, du tabac et de la rue, bercée par le ronronnement des voitures, régulier comme des vagues, j'ai pris une photo de la scène avec mon téléphone. Ce faisant j'eus l'impression de me fabriquer un talisman. En remettant l'appareil dans ma poche, j'ai constaté un accroc sur le côté de ma veste. Une déchirure de plusieurs centimètres. Sans savoir pourquoi cela m'a donné envie de pleurer. Alors, je suis sorti presque en courant.