« Comme s’il s’agissait d’un petit train », jubilait l’amphitryon dans sa tête avant d’être pris d’un définitif étourdissement ; son ombre suit le convoi sur les talons de l’officier de police judiciaire, lui-même dans les pas de son collègue Fredo. Appliqué dans son avancée à touche-touche, à peine sent-il, appuyé sur sa nuque l’embout rond du canon d’un 357 SIG Parabellum armé d’un silencieux, qu’une balle calibre 9 mm cloque la peau de sa gorge, la traverse pour aller se ficher dans le haut d’une planche d’un bois épais posée, cinq mètres plus loin, sur le bahut de la salle à manger. À son tour, car le tireur n’est pas homme à s’embarrasser de discours, sans se voir intimer la moindre sommation, Leforestier, dit Fredo, n’a ni le temps de dire ouf ni d’émettre quelque signe de stupéfaction, amorce un geste de recul, tourne la tête quand dans l’instant, une seconde balle du même calibre lui gaufre le milieu du front.Temps d’action : deux secondes six centièmes ?!Le sang gicle en tous sens sitôt le troisième projectile, fait-il éclater le crâne en pleine rotation.